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USA

Le Grand Ouest américain

GORANDO - Récit de voyage à moto - USA

Les aventures extaordinaires d'un motard ordinaire... ou alors c'est l'inverse... ?!

Las Vegas, San Francisco, Los Angeles, les grands parcs nationaux, la Death Valley, la Pacific Highway, l'océan... Miam, un sacré programme !

Je jette un dernier coup d’œil à mon sac... Passeport, billets d'avion, réservations pour les hôtels et le loueur de la moto, mon permis international, deux ou trois fringues... C'est parti !

Le bus pour me rendre à la gare, le TGV pour aller à l'aéroport, un premier avion jusqu'à New-York... Mmmmm, çà commence à sentir bon !... Un autre vol jusqu'à Las Vegas... Yesssss, j'y suis !


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ÉTAPE 1
Las Vegas/Kingman

Il est 5 heures, je suis déjà super bien réveillé, je me tourne et me retourne sans cesse, tout énervé que je suis dans mon lit king size, je ne tiens plus, il faut que je me lève, plus moyen de dormir avec ce sacré décalage horaire. Pourtant il faudrait que je dorme encore un peu, sinon la journée risque d'être longue, très longue... Non, ce n'est plus possible... Allez go ! Debout et à moi l'Amérique !

6h30. Je quitte mon hôtel Casino Royal. Déjà, dans le hall, des haut-parleurs crachent une musique assourdissante, les bandits manchots lancent des flashs lumineux éblouissants et des jingles de jackpot. Gling, gling, dong, ouiiiing, gling ! (j'imite bien la machine à sous, vous ne trouvez pas ?!). Les climatiseurs tournent à plein régime, on gèle ! Dehors par contre, il fait déjà très chaud.

Tout près de l'hôtel, à quelques dizaines de mètres seulement, il y a une cafétéria. J'y commande quelques toasts, un café. Mauvais, le café. Tout autour de moi, des employés de casinos "s'empiffrent" de malbouffe, les yeux rivés sur les écrans des télévisions locales qui déroulent en boucles des offres d'emplois payés 11 USD de l'heure au maximum. Triste ambiance à cette heure matinale. Visiblement, on ne s'amuse pas vraiment lorsqu'on bosse dans le "Temple du Jeu".

Je lâche mes premiers dollars. Le plein de ma machine est fait, j'ai de l'eau en bouteilles dans les sacoches... Que l'aventure commence ! Direction plein sud d'abord, par la highway 95, puis plein est par la highway 40 jusqu'à rejoindre l'historique Route 66, à 150 kilomètres environ de Las Vegas. Ces deux routes rectilignes et sans relief auront été bien monotones.

En quelques heures seulement je viens de traverser la pointe sud-est du Nevada, un petit (tout petit) bout de la Californie et, en traversant la Colorado River je pénètre à présent dans l'état de l'Arizona. Je bifurque bientôt à gauche pour reprendre plein nord la direction d'Oatman où j'ai prévu de déjeuner.

Le soleil tape fort, très fort. Dans ce désert aride, le paysage devient vite chaotique. La route serpente, l'enrobé "d'époque" se dégrade, je progresse dans une ambiance de western ! 35 kilomètres encore et me voici déjà à Oatman, une sorte de village de cow-boys reconstitué. Bien secoué par ces quelques kilomètres de petite route, je descends de mon fidèle destrier et je me dirige rapidement à l'ombre du auvent d'un saloon à tapas. Dans la rue poussiéreuse, un spectacle de duel est joué au beau milieu de la chaussée. Petite musique à la Ennio Morricone... Pan ! Un des cow-boys s'effondre... Et se relève !? C'est du chiqué !... Pas drôle...

Après une bonne petite sieste digestive, sur un fauteuil à bascule, je me résigne à reprendre la route. Auparavant je fais un petit tour dans le village, histoire de pouvoir repartir en me disant que je n'ai rien loupé à Oatman. Vite fait, le tour !

À Oatman il y a un musée, le Glory Hole. C'est celui de la Route 66 (et de un !), de la Conquête de l'Ouest (et de deux !), et de la poussière (et de trois !).

À Oatman on peut acheter dans le gift shop et pour 2 USD seulement... 30 centimètres de vrai barb wire (fil barbelé) tout rouillé !? Si j'avais été certain de ne pas pourrir mes sacoches avec ça, j'en aurai bien acheté une bobine... Ou pas...

Je quitte rapidement (!) Oatman, le goudron brûlant et collant au profit d'une piste gravillonneuse. Les yuccas sont en fleurs, le vent chaud soulève la poussière, j'ai des grains de sable plein les dents. Coooool... !

Retour sur la chaussée. Je continue à grimper jusqu'à Sitgreaves Pass avant de faire une pause sur l'autre versant de la montagne au gift shop and cabins de Cool Springs et de plonger enfin vers Kingman, ma ville étape. Une ville sans âme à vrai dire. Il est difficile d'y trouver un bistrot. En dehors d'une vieille locomotive à vapeur plantée là, au milieu d'un espace vert, il n'y a pas grand chose à voir à Kingman. Comme souvent dans l'ouest des États-Unis, de grosses citernes à eau et de gigantesques silos à grains marquent l'entrée et la sortie de la bourgade traversée par la highway 40, celle-là même qui a supplanté l'historique Mother Road (Route 66).

Demain sera une étape 100% Route 66 ! Je sens d'ici la naphtaline !


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ÉTAPE 2
Kingman/Flagstaff

À 45 kilomètres environ de Kingman, vers le nord-est, se trouve le Hackberry General Store. Un endroit à ne manquer sous aucun prétexte lorsqu'on fait la Route 66. Il s'agit d'une ancienne Mobilgaz Pump très bien conservée et pleine de vieilleries, dedans comme dehors.

À l'extérieur, en façade et sous le auvent, sont exposées, outre les pompes, de vieilles automobiles plus ou moins rouillées et disloquées, des enseignes peintes, des machins, des trucs. À l'arrière de la station essence on peut aller observer dans l'atelier une vieille Ford T, d'autres machins, d'autres trucs. Il y a aussi des cabanons en bois avec, accrochés dessus, des crânes de vaches avec encore de la peau dessus. C'est formidable ! J'ai à nouveau croisé dans ce capharnaüm l'écureuil que j'avais pu observer déjà lors de mon premier passage ici. Il ne s'est visiblement pas lassé de l'endroit. Je faisais alors la Route 66 dans son intégralité, de Chicago à Los Angeles.

Dans la boutique on trouve tout ce qui se rapporte à la Route 66 et qui ne pouvait pas rester dehors. À moins que ce ne soient les choses du dehors qui ne pouvaient pas rentrer dedans ?! Allez savoir... L'ensemble est bien rangé, par catégories de "néo-mochetées", les "made in China" sur l'étagère de gauche, les "made in Taïwan" sur celle de droite. Mais c'est tout de même coloré et marrant à voir. J'y resterai bien plus d'une heure.

Mais je dois remonter sur mon brêlon et avancer car un peu plus loin, il y a Seligman... Et Seligman, c'est quelque chose !

Auparavant je ferai un arrêt peu après Peach Springs au Grand Canyon Caverns. Attention les yeux ! Il y a là, rassemblés au bord de la route : une piste d'aérodrome désaffectée, une station essence désaffectée, un drugstore/gift shop "à désinfecter" (!), des cavernes (Ben oui, quand même !) mais elles sont fermées et... Une voiture en mousse !? C'est à mourir de rire tellement c'est kitsch. Du coup, j'y suis bien resté là aussi plus d'une heure. Comme quoi, on peut se moquer et quand même prendre du plaisir à regarder...

J'ai hâte de visiter Seligman !

Après une interminable ligne droite, j'arrive enfin à Seligman. La Route 66 traverse de part en part la petite ville. Un large trottoir distribue des gift shops qui "piquent les yeux" ! Dans les vitrines, des boules à neige sont exposées là depuis des décennies sans doute. Elles ont perdu toutes leurs couleurs. À l'intérieur des boutiques, il faut souffler sur la poussière de sable qui s'est engouffrée par la porte grande ouverte et qui s'est déposée sur les articles pour pouvoir lire les étiquettes de prix. On vend ici pêle-mêle des plaques minéralogiques rééditées, des tee-shirts, des porte-clés, des chapeaux, des friandises... Tout ça est bien sûr siglé Route 66 ! À l'extérieur, c'est à qui parviendra à entreposer le plus de choses "qui font penser de près ou de loin (plutôt de loin) à la Route 66" en un minimum de place. Je ne sais plus où regarder !

Il est déjà tard. Je reprends la route pour m'arrêter bientôt à Williams. Au cœur de la ville, la Route 66 longe la voie ferrée. Quelques antiques machines à vapeur sont exposées sur des voies inutilisées, la rue est animée. De magnifiques Hot Rods bardés de chromes rutilants sont stationnés devant les garages automobiles, l'ensemble est plaisant à découvrir.

Je poursuis mon petit bonhomme de chemin mais je suis rapidement contraint de quitter la Route 66 pour emprunter la highway 40 qui la remplace. Je subis les rafales de vent provoquées par les énormes trucks qui me dépassent à grande vitesse. Rhaaa ! Je parviens enfin à m'échapper de la highway 40 sur quelques kilomètres pour reprendre un petit tronçon de la Route 66 encore entretenu et j'arrive assez vite à Flagstaff, ma ville étape de ce soir. Elle est située à plus de 2000 mètres d'altitude, il y fait bon, je respire. Le soleil tape moins fort en cette fin de journée, ma peau toute cramoisie (cramée mais pas encore moisie) va apprécier, c'est cool.

Pourtant pas grande, la ville grouille de jeunes. De la bonne musique s'échappe des bistrots branchés et, dans les rues piétonnes, les terrasses des restaurants sont bondées. Je m’attable. Le Coca-Cola que j'ai commandé me sera servi dans un vrai bocal à conserve d'un litre et pour faire joli un sobre bouquet de fleurs en plastique sera posé sur ma table. Quelle belle attention !

Demain je quitterai définitivement la Route 66 pour entamer le circuit des Grands Parcs Nationaux. Le premier d'entre eux : Le Grand Canyon.


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ÉTAPE 3
Flagstaff/Page

Départ à 8h15 pour le Grand Canyon. Sur les 50 premiers kilomètres, en direction du nord-ouest, la route serpente entre les conifères et les bouleaux, des carcasses puantes de cerfs écrabouillés gisent sur les bas-côtés, je vois au loin sur la droite le sommet encore enneigé de Humphreys Peak. C'est très sympa tout ça.

Puis la végétation se fait plus ramassée. En quittant la forêt j'arrive alors sur le haut plateau qui surplombe le parc. À la jonction avec la highway 64 qui vient directement de Williams je prends à droite. En face, de l'autre côté du carrefour se trouve le petit aéroport/héliport "attrape touristes". À l'entrée du parc, j'achète le National Pass valable un an qui me permettra de visiter tous les autres sites naturels gérés par le gouvernement américain.

En route pour le grand spectacle de la nature !

10H30. Il y a peu de monde dans le parc à cette heure, les avions et les bus n'ont pas encore "vomi" leurs passagers. Le soleil n'est pas trop haut dans le ciel, la lumière est idéale mais il y a beaucoup de vent. Pas facile dans ces conditions de prendre des photos. Je cramponne mon appareil fermement. Un sentier pédestre serpente tout près du précipice, il n'y a aucune barrière de sécurité. Un bon spot à suicide !

J'achète un sandwich et je profite tranquillement des nombreux points de vues. C'est beau, c'est grand, c'est profond. Vers 15h je quitte le parc pour me diriger vers Page par la route touristique. Il me reste environ 250 kilomètres à parcourir, mais pas de bol, après seulement 50 kilomètres une déviation a été mise en place. Je vais devoir faire un "petit détour". À l'échelle américaine, ça fait quand même 150 kilomètres supplémentaires ! Grrrrr !

Les paysages sont incroyables, le vent souffle très fort (ils en parleront même sur les antennes de radios et les chaînes météo), des tourbillons de poussière se soulèvent, et comme dans les films de cow-boys et d'indiens des boules d'herbe sèche et de branchages traversent la chaussée, des "congères de sable" se forment... Splendide ! Dangereux, aussi...

Une bonne nuit à Page sera bien méritée.


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ÉTAPE 4
Page/Blanding

Une sacrée belle étape est prévue aujourd'hui ! À 6h ce matin j'étais debout, frais comme un gardon... Et ça tombe bien puisque je vais au Powell Lake !

Sur place, une très grande rampe métallique fortement pentue permet d'atteindre les pontons où sont amarrées d'énormes barges habitables. Depuis plusieurs années déjà le lac s'assèche, ce qui explique le fort dénivelé. Une sorte de capitainerie en pierre (?) a été édifiée sur le ponton flottant qui trône au milieu de la marina. Il est 7h30, le soleil commence à éclairer et à chauffer les falaises rouges qui bordent l'immense étendue d'eau. Au moment de remonter la grande rampe pour rejoindre le parking, le conducteur d'une voiturette électrique, me voyant faire grise mine, se propose de me véhiculer. C'est à une vitesse folle que ce shuttle gratuit me transportera jusqu'à ma moto... Royal !

Après un petit arrêt sur les rives escarpées du lac puis à Antelope Canyon, je reprends la route pour me diriger vers Monument Valley, un site naturel tout aussi connu que le Grand Canyon. La visite de ce parc sera le moment fort de la journée.

À proximité de l'entrée du site j'achète de quoi déjeuner. C'est sous un abri de bois que je prendrai mon repas. Tout près se trouvent d'anciennes habitations indiennes reconstituées. Elles sont faites de branches entrelacées dépourvues d'écorce. Elles ont été comme poncées par les vents de sable. Après avoir pénétré par une porte exiguë dans l'unique pièce de vie de l'une de ces cabanes, j'observe un foyer central éclairé par un unique puits de lumière qui sert également de conduit de fumée. Une teinte orangée baigne tout l'espace... Superbe !

C'est malheureusement en pleine chaleur que je m'engage sur la piste carrossable qui serpente dans tout le parc. Longue d'environ 25 kilomètres, elle permet d'approcher les massifs rocheux. Le vent est très fort, il gâche un peu la visibilité. Une "brouettée" de sable, soulevé par le souffle d'air, vient presque remplir mon casque laissé près de ma monture le temps d'une photo.

À 14h30 je quitte la piste qui formait une boucle et je prends la direction de Blanding. Quelques kilomètres seulement après la sortie du parc, je ne peux m'empêcher de faire LA photo ! C'est là, exactement, que Forrest Gump s'est arrêté de courir. La route , tout d'abord parfaitement rectiligne, plonge dans une légère dépression désertique puis, après une large courbe s'efface à l'horizon. Au fond de ce tableau grandiose on peut voir les pitons rocheux de Monument Valley... Inoubliable !

Je fais bientôt un arrêt près de ruines indiennes datant de 700 à 800 après JC (Non, pas Jean-Charles, l'autre !). Posé en plein vent sur un poteau en bonne ferraille bien solide, le livre d'or (?!) du site historique. Beaucoup de pages ont été arrachées par les courants d'air violents et restent accrochées aux buissons d'épineux avoisinants.

Ce hameau d'habitation comportait jadis plusieurs maisons d'architecture classique. Au centre de cet ensemble on peut observer une cavité assez profonde, ouverte aujourd'hui mais qui était autrefois recouverte de branchages et qui servait de lieu de cérémonies. Une tour ronde de défense complète ce lieu de vie. À l'époque, toutes ces bâtisses très proches les unes des autres étaient reliées entre elles par des tunnels étroits que l'on peut encore deviner au fond du "trou à palabres".


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ÉTAPE 5
Blanding/Green River

Au départ de Blanding, à 7h00 (!), je me dirige plein nord vers Arches National Park. Encore un gros morceau aujourd'hui ! Le paysage n'est pas trop aride, il y a quelques touches de vert dans le tableau que j'admire et que la nature, j'en suis sûr, a peint exprès pour moi. Avant d'arriver aux portes de Arches National Park, cette première curiosité géologique... L'arche de Wilson ! Bonne pub, et c'est bien mieux qu'une bête affiche 4x3 !

Arches National Park offre au visiteur un parcours routier de découverte d'environ 20 kilomètres, ponctué d'aires d'observation bien fichues. Très sympa !

Il y a pas mal de monde ici car tout près se situe la ville de Moab, haut lieu des activités nautiques (rafting, canyoning...), motorisées (4x4, quad, moto...) et crottées (cheval...). De nombreuses familles américaines viennent dans les parages chaque week-end avec "armes et bagages" (au sens propre) pour deux jours de détente "tout feu tout flamme" (toujours au sens propre). On y croise d'improbables équipages tels ce dromadaire attelé, ce tracteur tirant un tracteur qui a lui-même un tracteur en remorque, ce 4x4 avec caravane tractant une remorque avec dessus le même 4x4 que celui qui tire le tout, au cas ou le premier tomberait en panne sans doute (?!), etc... Il y a aussi à Moab des motos bizarres et leurs pilotes tout aussi étranges...

Après le déjeuner pris en terrasse je pars découvrir Dead Horse Point, un superbe endroit qui surplombe la Colorado River de plus de 800 mètres.

J'ai prévu ce soir de faire étape à Green River. Je ne risque pas de chercher longtemps mon hôtel. À Green River, il n'y a rien ou presque. Les quelques maisons encore debout sont quasiment toutes abandonnées. Une ville fantomatique. Mais j'y ai bien compté malgré tout une bonne demi-douzaine de stations-services. Il y a donc encore un peu de vie à Green River. Un restaurant est ouvert ! Super, je vais dîner sous une tonnelle grande comme un hangar !... En fait non, c'est bien un hangar dont on aurait enlevé les tôles de la toiture. Il a un charme fou ce... Ce restaurant.


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ÉTAPE 6
Green River/Bicknell

Il est 7h15 (il y a du relâchement !) lorsque j'ouvre les rideaux lourds et poussiéreux de ma chambre d'hôtel. Dehors, un grand rien (?!). Après un rapide petit déjeuner, je prends la route. Toujours rien (?!). J'ai manqué quelque chose ? C'est la fin du monde ? Non, c'est normal. À Green River, il n'y a rien à faire, rien à voir, donc rien à dire. Pourtant je viens d'en écrire "une tartine" sur Green River. Comme quoi...

Direction Goblin Valley maintenant. Un site surprenant. À l'entrée du parc, une montagne super fine et super haute se détache du plateau désertique et raviné sur lequel je roule depuis déjà trop longtemps. Le grand rien n'est plus, vive le quelque chose !

Sur un parking, il y a un rassemblement de 4x4 suréquipés. Des fous furieux viennent ici faire du tout-terrain en toute légalité dans les montagnes. Dans le parc il y a aussi un camping. Chaque emplacement dispose d'un kiosque en dur, d'un barbecue et d'une sorte de bac à sable cerclé de béton. Mais à quoi ça sert ? C'est fait pour pouvoir y planter une tente plus facilement que dans la caillasse et pour éviter que les scorpions, les serpents et les autres petites bêtes mal intentionnées s'invitent dans le sac de couchage des campeurs. Astucieux !

Goblin Valley, c'est comme une immense cuvette naturelle remplie de "champignons" en terre (sorte de pisé marocain). Ces curiosités géologiques servent malheureusement de terrain de jeu pour des enfants mal éduqués (pas comme les miens, donc...) qui n'hésitent pas à grimper dessus. "Y'a vraiment plus d'respect d'nos jours... Y'a des baffes qui s'perdent !".

Capitol Reef est un autre site naturel qui mérite qu'on s'y attarde. Une route d'une douzaine de kilomètres, sinueuse et d'abord goudronnée se prolonge par une piste étroite dans un canyon. Dès l'entrée du parc, des pétroglyphes sont bien visibles sur les falaises. Ils sont "perchés" à 15 mètres de hauteur au moins. Le ravinement sans aucun doute...

Autre curiosité locale, ce couple au look baba cool assumé : La femme a les cheveux totalement raccord avec le tee-shirt de l'homme (?!). Toutes les teintes de l'arc-en-ciel y sont rassemblées. Beau travail. Respect !

En soirée j’atteins Bicknell. On ne rigole pas à Bicknell ! À l'entrée de la ville, sur un panneau planté en bord de route on peut lire : "WARNING ! All suspicious persons and activities are immediately reported to our sheriff's department !". Qu'est-ce que je vous disais.

À Bicknell je visiterai le cimetière. C'est très instructif de pénétrer dans un cimetière. Je fais ça souvent dans les pays que je visite. On en apprend beaucoup sur les coutumes locales. Là, par exemple, j'ai noté la profusion de drapeaux américains, il y en a partout, tout comme des fleurs en plastique, mais ça, c'est plus commun et surtout très moche. J'y ai vu aussi des familles de défunts venir en 4x4 se recueillir sur les tombes de leurs proches, musique à fond, le grand gobelet de soda à la main, sans descendre de leurs véhicules et en roulant allègrement sur les pelouses pour repartir vite fait, et ce dans l'enceinte même du cimetière (!?).

Comme à Bicknell on ne rigole pas, je décide d'aller dîner dans le village d'à côté , à Torrey exactement. J'ai bien fait. D'une sorte de dancing-restaurant démesuré s'échappe de la musique country. Il y a beaucoup de grosses voitures américaines garées devant le local, c'est que c'est sûrement une bonne adresse. Je rentre. Je suis accueilli par un taureau empaillé et plein de potes à lui... Des dizaines de têtes de bisons me regardent (?!). Ce soir il y a un concert en live. Je passerai une super bonne soirée ici.

De retour à l'hôtel, j'ai vu rentrer deux cow-boys dans la chambre située juste à côté de la mienne. L'un d'eux portait 3 fusils, l'autre avait un gun à la ceinture et un fusil mitrailleur sous le bras. Et c'est sans compter les couteaux... Glurps ! On ne rigole vraiment pas à Bicknell...


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ÉTAPE 7
Bicknell/Kanab

Sans doute la plus belle étape depuis mon départ de Las Vegas, il y a déjà une semaine.

À 7h06 exactement, je démarre mon brêlon (!).
À 7h07, j'ai déjà quitté Bicknell (Re-!).

Il fait frisquet ce matin. Le ciel est embrumé, mon cerveau aussi. Je peine à rouler, la route que j'emprunte serpente dans une plaine cultivée et très encaissée, la visibilité est assez moyenne, les courbes parfois serrées se succèdent. Et pour ne rien arranger, d'innombrables gros lièvres occupés à "pécho d'la femelle" fusent devant mes roues tandis que d'autres, aplatis ceux là, sont comme scotchés au bitume et ne bougent pas même une oreille. Sans doute une autre race (?). Je prends très vite de la hauteur, ma machine me propulse d'un belvédère à un autre.

La Dixie National Forest que je traverse est magnifique. Dès 2500 mètres d'altitude les bouleaux au troncs blancs et au feuillage tendre captent à merveille la lumière et offrent un joli contraste avec les sombres pins Douglas (Ouah, le poète !). Vers 2900 mètres la végétation se fait plus rare et les quelques arbres sont ici dépourvus de feuillage.

Après un arrêt au superbe panorama de Larb Hollow, je m'accorde une pause petit-déjeuner dans le Trading Post au décor typique du far-west de Boulder. Ah, ça réchauffe !

C'est reparti !

Le site d'Escalante Canyon est bien visible depuis la route de crête que j'emprunte à présent. Et vous ne devinerez jamais ce qu'il y a au fond d'Escalante Canyon... Escalante River ! La nature est quand même bien faite.

Peu avant Mossy Creek Trail je décide de m'arrêter acheter de quoi pique-niquer et faire le plein de ma machine. Alors que je m’apprête à repartir, un pet (chienchien à son pépé en américain) sort sa tête par la fenêtre baissée du 4x4 garé juste à côté de moi. Il ne ressemble à rien ce chien (?!). Ni une ni deux je sors mon appareil photos. Il a tourné la tête, ce "c.." ! Je siffle un petit coup pour qu'il me regarde à nouveau. C'est à ce moment précis qu'une "pet'pette" (chiennechienne à sa mémé en américain), copie conforme du pet mais en moins "fat" apparaît subitement et prend exactement la même pose que son "pet-friend". Tous les deux me regardent avec un air abruti... Clic ! Je la tiens ma photo. Je me mets à rire. Leur maître rit beaucoup moins. Je m'éclipse.

Je stoppe bientôt à Mossy Creek Trail. C'est un petit Bryce Canyon. Une mise en bouche, quoi. Ça tombe bien parce que j'ai une grosse faim ! Je prendrai donc mon déjeuner ici, à l'ombre, le long d'un ruisseau. Super !

Bryce Canyon est un parc qui vaut vraiment le coup d'être vu et, contrairement au Grand Canyon par exemple, il offre des panoramas aux teintes chaudes très contrastées, ce qui autorise de belles prises de vues. Les cheminées de roches sculptées par le ruissellement des pluies et le vent sont impressionnantes.

Il y a ici beaucoup de monde, mais comme - et c'est vrai pour quasiment tous les grands parcs - les points de vues sont en surplombs, il n'y a pas de gêne. Il faut cependant parvenir à faire abstraction de tous ces japonais, chinois et autres sud-américains qui semblent n'être venus là que pour gesticuler dans tous les sens, faire du bruit et se faire photographier en prenant bien soin de masquer le paysage (!?). C'est barbant à la fin !

Sur un parking, passe devant moi une Corvette avec, collée sur la lunette arrière cette inscription : "Dieu arrive [...]" ! Il a les moyens, Dieu !

Le dernier site que j'ai prévu de visiter aujourd'hui, c'est Red Canyon. Pour ceux qui ne comprennent pas l'américain, red veut dire dur et canyon est une sorte de dent pointue. Enfin je crois... (?). Le site est sympa avec ses deux arches qui passent au-dessus de la chaussée.

J'arrive à Kanab en soirée. J'aurai une fois de plus bien du mal à dégoter un restaurant d'ouvert. Celui-ci semble animé, j'entre. C'est une sorte d’hacienda avec, dans l'enceinte, un village de cow-boys sommairement reconstitué. Un bon chanteur de country chante "pour de vrai" dans l'entrée pour attirer le chaland. Au fond de la salle, quatre ratons laveurs empaillés font une partie de cartes. C'est cool !

Dans ma chambre d'hôtel, sont posés sur la table de nuit : "The (pareil) Book of Les Pages Blanches de France Télécom", "The Bible" et "The Book of Mormon". Chouette, de la lecture !


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ÉTAPE 8
Kanab/Las Vegas

Je suis un peu déçu de cette journée. Au départ de Kanab, dans les prairies à gauche et à droite de la route, rectiligne, j'observe de grosses gazelles qui gambadent (pas bobonne au Maroc, non !). C'est vert, c'est vallonné, c'est pas mal. Après, ça se gâte un peu niveau paysages. Plus tard encore, la visite de Zion National Park ne me laisse pas non plus un souvenir impérissable. Un shuttle, obligatoire, mène ici à pas grand chose. Quelques écureuils se laissent photographier... C'est peu !

Ensuite, je fais route vers Las Vegas. Dans l'unique rue d'un village que je traverse avant de retrouver les grandes étendues désertiques du Nevada, des centaines de drapeaux américains sont plantés sur les trottoirs, et presque autant décorent les nombreuses églises (?!). C'est curieux, il y a même un banc public aux couleurs des USA (!?). Vive la patrie... Et que Dieu vous garde !

Des "bouts de droits" de 50 à 80 kilomètres s'enchaînent maintenant... La température monte... La highway est monotone... Les paysages ne varient guère... Pas super tout ça !

Quelques feux de broussailles animent les derniers kilomètres avant mon arrivée à Las Vegas qui se fait sans encombre (vive le GPS bien programmé), dans le bruit et la chaleur.

Au final tout de même, une très, très belle première boucle.


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ÉTAPE 9
Las Vegas/Las Vegas

"Kick me in my nuts for 20 dollars !"
("Frappe moi dans les coucougnettes pour 20 dollars")

C'est ce qu'un SDF, coincé entre un Transformer jaune, un Batman et trois Elvis Presley a écrit sur un bout de carton. Las Vegas, c'est la ville des excès et du jeu alors, pourquoi se priver ? Cela me met quand même mal à l'aise. Tandis que certains se goinfrent à en éclater, d'autres, beaucoup moins chanceux en sont là...

Hier soir, comme je suis arrivé à Las Vegas relativement tôt, j'ai pu visiter un premier grand hôtel-casino, le Venitia. C'est un hôtel de seulement quelques milliers de chambres (!). Traduction en carton-pâte de Venise, il possède un vrai canal profond, avec de la vraie eau, de vraies gondoles et de vrais gondoliers qui chantent, tous habillés en "recherche Charlie". D'une longueur d'environ 200 mètres et de près de 10 mètres de largeur et de 5 mètres de profondeur, le canal est situé au second étage de l'établissement. Il est couvert d'un faux plafond nuageux. Des ponts le traversent, il est bordé d'innombrables commerces et de restaurants. Plus loin, une vraie fausse Place Saint-Marc a été "papier-mâchée" avec fontaines, réverbères et tout et tout... Au rez-de-chaussée se trouve le casino.

Toujours hier soir, en sortant du Venitia vers 21h, j'ai pu assister (coup de bol !) au spectacle pyrotechnique donné devant le Mirage, un autre hôtel-casino situé juste devant le Venitia. Des flammes de 15 mètres de haut qui sortent d'une grande pièce d'eau... Un bruit d'enfer, de la musique super forte... C'était sympa mais pas spectaculaire pour autant.

Sur le chemin du retour à mon hôtel, je me suis attardé devant un percussionniste. Sa batterie... De cuisine (?!) était composée de gros pots en plastique, de plats et de poêlons en ferraille. Un sacré bon musicien.

Quelques mots sur mon hôtel Casino Royal : J'ai dû traverser avec mes bagages tout l'espace casino pour me rendre à la réception, coincée entre le bar et les machines à sous. Ensuite, pour gagner ma chambre, il n'a pas été facile pour moi de trouver le sas sécurisé d'entrée qui, lui, était caché derrière les portants à fringues d'une friperie et les vitrines réfrigérées d'un marchand de glaces. Visiblement, on est pas là pour dormir. Prendre une chambre, quelle idée ?!

Ce matin j'ai fait "grasse mat'" jusqu'à pas d'heure... Enfin si, 7h45 exactement.

Après un (mauvais) petit déjeuner pris dans le casino (!), j'effectue à moto les 6,5 kilomètres qui me séparent de Fremont Street, au nord de la ville. C'est l'une des plus anciennes artères de Las Vegas. On peut dire qu'elle est a l'origine du développement "casinoïstique" de la ville. Je pensais y voir le plafond illuminé qui en fait sa réputation mais de jour, tout est éteint et ce n'est pas joli du tout. Mais comment n'y ai-je pas pensé ? J'y reviendrai ce soir, lorsqu'il fera nuit.

De retour à l'hôtel, je stationne mon brêlon dans le parking et je me dirige à pied vers Las Vegas Strip. Je vais enchaîner les visites des hôtels-casino, tous plus fous les uns que les autres.

Je commence par le Paris , juste à côté. Avec sa tour Eiffel de 100 mètres de haut au moins et dont les pieds traversent les plafonds peints, son Arc de Triomphe, son architecture Haussmannienne, le Paris est sans conteste l'hôtel-casino qui "en jette le plus" ! Une gigantesque piscine extérieure est transpercée d'un pied de la tour Eiffel. Géant ! À l'intérieur, des décors de rues de Paris et de bouches de métro ont été réalisés. Ils abritent les commerces de luxe qui font la réputation de la France.

Après le Paris, direction le Caesar Palace. Comme son nom l'indique, c'est un palace et non une bête salade de crudités. Ambiance romaine, du bruit, des lumières, des gens en tenues de soirée alors qu'on est le matin... Mais bon, ça m'a donné faim, alors je mange ici.

Dans la galerie marchande je fais une halte dans un commerce "d'antiquités artistiques". Y sont vendues, encadrées, des guitares de musiciens célèbres, morts ou bien défraîchis (compter environ 2500 dollars l'instrument), des affiches jaunies signées par des stars dans le même état de décomposition (compter 1500 dollars), une robe de Marylin, bien morte celle-là (13.000 dollars le chiffon) et, près de la sortie, deux cadres rassemblant les photographies de tous les présidents des États-Unis - jusqu'à B. Obama – auxquelles sont associés autant de bouts de papier avec leur signature originale, le tout étant vendu pour seulement 150.000 dollars ! Mince, j'ai oublié ma carte bleue...

Direction maintenant le Bellagio. Je tombe pile (re-coup de bol !) au moment du spectacle magique des jets d'eau. Moyen en fait !

Je termine par l'hôtel-casino Hollywood. Beaucoup moins beau que les autres, mais qui renferme une galerie marchande de 1 mile de long !

Toute la journée j'ai eu super froid à l'intérieur des bâtiments et super chaud à l'extérieur. C'était super... Pour "choper la crève".

Brèves de rue :
Les trottoirs sont si brûlants que les pets (animaux de compagnie) ont des chaussons !
Les américaines hésitent entre le "pouf-style" et le "plouc-genre" !
Des colliers avec des perles grosses comme des ballons de foot sont vendus dans des gift shops !
Les verres à sodas font 1 mètre de haut !

Planqué dans un coin, j'ai vu un mime se reposer. Il ne bougeait pas, assis sur un banc à lire un bouquin. Seuls son livre et son sac à repas n'étaient pas badigeonnés de peinture grise imitation pierre. C'est comme ça que j'ai deviné qu'il ne bossait pas. En fait quand il travaille il ne bouge pas et quand il est en pause il ne bouge pas non plus. Il doit vite se faire "c...." (?!).

Fremont Street, le retour !
Tout simplement HALLUCINANT !!!

Fremont Street, c'est en gros une rue piétonne de 300 mètres de longueur, totalement couverte d'une structure en demi-lune, à laquelle sont fixées des dizaines de milliers de lampes pour former, au final, un écran animé gigantesque. Lors de mon arrivée sur place, le "plafond" est illuminé, c'est joli mais bon...

Des centaines de personnes marchent dans tous les sens, allant de casinos en commerces de souvenirs, de boites à bouffe en magasins de fringues "kitschissimes". Au-dessus de ma tête, une tyrolienne géante permet à un groupe de quatre personnes de "fuser" d'un bout à l'autre de la rue ou presque, et ce à plus de 15 mètre de hauteur.

Quatre scènes de concerts sont reparties sur Fremont Street. Ça signifie que quatre morceaux de musique différents sont crachés simultanément par des enceintes surpuissantes. Autant dire que l'ensemble n'est pas très mélodieux... mais plutôt odieux ! Au moment de mon passage, se produisent ainsi : Un faux Elvis Presley gominé, un saxophoniste joufflu, un groupe de hard-rock déjanté et un dernier groupe qui lui s'est finalement arrêté de jouer, dégoûté apparemment par ce raffut de tous les diables, mais bien en place quand même au cas ou une accalmie sonore lui serait favorable.

Puis d'un seul coup tout ce petit monde stoppe net ses occupations. Il n'y a, le temps d'une seconde, plus un seul bruit. Tous les regards se portent au plafond. Une scénographie commence alors, avec un son de folie et des images qui vont et viennent d'un bout à l'autre de la rue à une vitesse dingue. Des vaisseaux spatiaux nous survolent, les couleurs son extrêmement vives, les bruitages sont assourdissants. Une chouette expérience.

Sur le chemin du retour vers mon hôtel, j'ai pu observer les très nombreuses chapelles à mariages - grande spécialité de Las Vegas - toutes décorées de fleurs et d'animaux en plastique supra moches. Tous ces lieux de (faux) cultes sont situés dans une sorte de désert architectural, entre l'ancien et le nouveau Las Vegas. De très longues limousines sont garées là.


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ÉTAPE 10
Las Vegas/Beatty

Aujourd'hui, ça ne rigole pas.
Je vais traverser la "Vallée de la Mort qui Tue", la Death Valley !!!

Il est 7h et il fait déjà 37°C, à l'ombre dans le parking couvert de mon hôtel. Je vais cuire !

La grosse réserve d'eau est faite, de la nourriture est stockée, les niveaux de ma bécane sont vérifiés... GO !

Oulàlà le soleil tape fort ! Je roule en direction de Baker, au sud-ouest de Las Vegas. C'est la porte d'entrée (sud) du désert minéral. Je m'y engage. Tout de suite mon regard est attiré par une petite croix de bois plantée sur le bas-côté. Elle est "égayée" d'une fleur en plastique et du drapeau américain. Glurps ! Le ton est donné... Peu après, à quelques kilomètres seulement, une église a été édifiée sur un tas de cailloux, entre trois palmiers et autant de poteaux télégraphiques... Re-Glurps ! Encore plus loin, les ruines brûlantes d'une ancienne mine d'or donnent le frisson. Quelques kilomètres encore et ce sont deux chacals qui me barrent la route et qui se mettent à tourner autour de ma monture... Maman, j'ai peur !!!

Au beau milieu du désert, enfin, de l'eau (?!)... Non ! Un lac salé, très salé même, le sel cristallisant sur ses "rives" asséchées... En fait il n'y a pas une goutte d'eau ici, c'est un mirage ! Il fait plus de 50°C maintenant... J'ai l'impression de rouler assis sur un grille-pain en marche... Prendre de la vitesse n'y change rien... Aïe ! Ouille ! Je crame !!!

Au niveau de Shoshone je quitte la highway 127 pour prendre plein ouest la highway 178. À 40 kilomètres de là, au niveau de Ashford Junction je reprends cap au nord jusqu'à atteindre Badwater Death Valley, le point le plus bas de la Vallée de la Mort : 85 mètres en dessous du niveau de la mer. Le sol craquelé n'est fait que de sable et de sel cristallisé. Je ne m'attarde pas tellement il fait chaud. Quelques photos et zou ! Je pose à nouveau mes fesses sur la selle bouillante de ma moto. Vite !... Prendre de la vitesse pour ventiler, vite !

Je bifurque à droite pour aller voir Artist's Palette. La petite route que j'emprunte serpente entre les rochers, les woops se succèdent. Le lieu est magique. Les teintes des rochers oscillent entre le vert olive et le pourpre, en passant par toutes les couleurs chaudes (très, très chaudes !) du désert.

En milieu de journée je m'arrête à Furnace Creek ("Fournaise Grill" devrait-on dire, plutôt !). Je quitte la Badwater Road au profit de la highway 190. C'est un endroit bizarre. On peut y voir quelques constructions ramassées (sans doute des hôtels), avec peu d'ouvertures, des jardins de rocailles, des palmiers clairsemés et, sous l'un d'eux... Un robinet ! Le mince filet d'eau qui en sort est tiède. Peu importe. Je me pose là pour déjeuner. À maintes reprises je détrempe mon tee-shirt et je m'asperge d'eau. À peine le robinet fermé, tout est déjà sec ! Inlassablement je recommence.

Sous une chaleur accablante je me décide à reprendre la route. Je fais un premier crochet pour aller admirer les roches colorées de Zabriskie Point, puis un second crochet pour découvrir Borax Mine. Et dire qu'il y avait jadis des gens qui vivaient et travaillaient ici. Incroyable !

Je prends bientôt un raccourci qui me mène tout droit à mon étape de ce soir, la ville de Beatty. Trois caravanes, des fondations et une enseigne en partie rouillée signalant un projet avorté de casino, une seule station service... C'est ça, Beatty. Mais à Beatty il y a aussi une chambre de commerce : Un cabanon en bois posé sur un parking au goudron luisant et collant (!).

Je dînerai ce soir dans un vrai saloon. C'est l'unique restaurant ouvert à Beatty. Comme dans les films, un cow-boy avec une arme "garnie" au ceinturon déambule sur le perron. Sauf que là il joue avec son smartphone mais bon... À noter, ce petit écriteau : "We are for guns" (?!).

La Death Valley, c'est pas du chiqué ! Et demain, je remets ça !


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ÉTAPE 11
Beatty/Bishop

Au départ de Beatty, tôt ce matin, je vais tout d'abord découvrir le village de mineurs "ghostique" de Rhyolite. L'entrée au site est libre. Quelques vieilles maisons abandonnées en bois, ouvertes aux quatre vents et à la poussière de sable tiennent encore debout. Une imposante bâtisse en pierre et cernée de hauts grillages a gardé quant à elle une certaine allure. Une sorte de musée à ciel ouvert complète cet ensemble de constructions hétéroclites. Il est composé d'imposantes sculptures de fantômes, d'un canapé en bon béton couvert de mosaïques, d'une sorte de grosse maison en culs de bouteilles entourée de nombreuses "œuvres" insolites telles des poêles à frire toutes rouillées, des socs de charrues, un mixte entre dépotoir et tas de gravas. À bien y regarder, ces amoncellements semblent ressembler à une reproduction miniature du village de Rhyolite lui-même (?!). Curieux.

Le soleil est déjà haut dans le ciel. Je poursuis mon chemin en direction de Mesquite Dunes. Et devinez ce qu'il y a là-bas ? Bon, elles ne sont pas aussi hautes que celles de Merzouga ou de Chegaga au Maroc mais quand même, elles ne sont pas ridicules ces dunes.

Toujours plus loin toujours plus chaud, je traverse à présent un désert minéral dont les teintes changent sans cesse. C'est magnifique. J'approche bientôt d'une sorte de lac de sel, une mine de borax en fait. Ça pique grave les yeux ! La luminosité est insoutenable. Le vent brûlant et les vapeurs qui s'échappent du sous-sol m'assèchent les rétines. Une photo et vite, "j'me casse" !

Quelques kilomètres encore et je décide de faire un crochet dans quelque chose qui ressemble à un lotissement ouvrier. Sans doute celui de la mine. C'est là que je découvre le "Horse Factor" du coin. Un mec qui arrive à mettre dans son jardin un max de choses en un minimum de place. Ça déborde sur le terrain du voisin, dans la rue, mais le tout est sympa à voir et surtout c'est très original. Un chouette détour.

À midi, je déjeune... Sur le green d'un terrain de golf, tout vert. Quel contraste ! Je viens de quitter la Death Valley et je suis vivant. Hourra !

On peut dire que la Death Valley mérite bien son nom et que la traverser ne s'improvise pas.

Je fais une petite halte en milieu d'après-midi à Lone Pine pour regarder paisiblement les voitures passer en buvant mon premier vrai café expresso... What else ?... Puis je traverse Big Pine, un long et gros... Bourg ! Enfin me voilà à Bishop. Que la nuit dans ma chambre climatisée va être agréable...


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ÉTAPE 12
Bishop/Merced

Peu de temps après avoir quitté Bishop, rapidement, la route s'élève. Je tourne bientôt à gauche, direction Mammoth Mountain, une station de sports d'hiver quasi déserte en cette fin de saison. Sans trop y croire je me dirige vers le télécabine, espérant pouvoir l'emprunter pour grimper tout la-haut. Yes ! C'est encore possible. Au sommet des pistes, à 3650m environ, la visibilité est idéale. Le ciel est parfaitement bleu. Moment magique. Le petit vent frais d'altitude m'incite cependant à redescendre assez rapidement.

Je reprends donc ma route en direction de Mono Lake cette fois. Une bizarrerie ce lac. Perché à plus de 2000 mètres, cette étendue d'eau naturelle est hyper salée ! Entre crevettes extraterrestres et bactéries aliens, c'est un vrai bouillon de culture. Ce paysage lunaire est connu aussi pour être un lieu de rassemblement très important pour les oiseaux migrateurs. Et bien moi, j'y mettrai pas les orteils...

En milieu d'après-midi je pénètre dans Yosemite National Park. Une pure merveille. La fonte des neiges a créé des ruisseaux, de petits lacs, j'y vois des biches, des marmottes... Et des chinois. Oui mais pas trop... Ouf !

Je quitte le versant ombragé de la montagne pour dévaler le versant ouest baigné de lumière et je gagne maintenant la Yosemite Valley, toujours dans le parc. Elle est très encaissée et une immense cascade constitue l'attrait principal du lieu.

Ce n'est que tard en soirée que j'atteindrai Merced, une ville sans aucun intérêt. L'endroit est si peu engageant que je tournerai et tournerai encore, plus d'une demi-heure, dans un tout petit périmètre, de nuit et à la lueur du phare vibrant de ma monture pour trouver un restaurant ouvert. Finalement, j'en découvrirai un planqué à moins de 100 mètres de mon hébergement. Je suis sans doute passé plusieurs fois devant sans le remarquer. Il est 21h30 et le dernier service était assuré jusqu'à 21h. Raté. Une fois de plus, ce sera fast-food.


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ÉTAPE 13
Merced/San Francisco

Au départ de Merced, il y a des pistachiers partout (je le reconnais, elle était facile à faire celle-là pour un amateur de tout-terrain comme moi !).

Après une pause bucolique dans un marais protégé et tellement grand qu'au milieu il y a une caserne de pompiers (?!), je m'engage sur une modeste route, vallonnée, en lacets et menant jusqu'à la Silicon Valley, mon prochain arrêt. Un bon moment de roulage. Dans les champs, l'herbe est complètement brûlée par la sécheresse. Mais le paysage est bien sympa quand même.

Direction Google, au cœur de la Silicon Valley ! Sur Google Earth, j'avais repéré le patio central du vaste site. C'est l'endroit où les têtes pensantes de Google se rassemblent le midi pour déjeuner alors, comme je suis moi aussi du genre à cogiter, j'y vais aussi. Partout des bicyclettes aux couleurs de l'entreprise sont mises à la disposition des salariés. Je n'hésite pas longtemps à en enfourcher une pour me balader.

L'arrivée en soirée à San Francisco se fait sans aucun stress tellement la ville est facile à "lire". La baie à droite et en haut, l'océan à gauche, Down Town San Francisco et la vieille ville au milieu, rien de plus simple, il n'y a pas à se tromper. Dès ce soir je vais être confronté aux incontournables woops vertigineux de la cité pour rejoindre mon hôtel. Le pilotage y est sportif, c'est rigolo comme tout.


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ÉTAPE 14 à 16
San Francisco/San Francisco

Un programme chargé m'attend pour la visite de San Francisco qui se fera sur trois jours.

Jour 1

Départ tranquille pour le Golden Gate Bridge, incontournable. C'est vrai qu'il en impose. Plusieurs points de vues sont aménagés aux abords du pont. Au pied de la pile sud je remarque, accrochées au grillage qui cerne l'esplanade où je me suis garé, de bien curieuses petites plaques en fer. L'une d'elles, assez haut perchée est gravée de deux empreintes de mains et l'autre, située plus près du sol est marquée de deux empreintes de pattes de chien. C'est alors qu'un joggeur et son pet (pas du Polytéréphtalate d'Éthylène, non, juste un animal de compagnie, en américain) viennent symboliquement toucher les plaques. J'ai compris. Sans doute sont-ils à mi-parcours de leur course matinale ?! Une belle idée.

Je traverse le Golden Gate Bridge jusqu'à Sausalito, sur la rive opposée. Le panorama est grandiose. On peut voir au loin tout San Francisco et, au milieu de la baie, l'île d'Alcatraz.

Au retour, je me dirige tout droit vers Lombard Street et sa rue tellement pentue (27 degrés) que plusieurs lacets y ont été tracés pour que les véhicules puissent la descendre sans risque. Je tente l'aventure, c'est cool. Je poursuis jusqu'à Coit Tower, une tour au style Art déco qui offre un autre beau panorama sur la ville toute entière. C'est re-cool.

Je me perds ensuite presque volontairement dans d'innombrables rues qui montent et qui descendent fortement, croisant maintes et maintes fois les Cable Cars, les légendaires tramways à traction par câbles de San Francisco. Dans les rues les moins pentues les voitures aux pare-chocs défoncés sont stationnées longitudinalement le long des trottoirs mais lorsque l'inclinaison de la chaussée est trop importante, elles sont cette fois garées transversalement. Ce sont alors leurs portières qui sont choquées. Gaffe au béquillage de ma bécane !

Dans l'après-midi, je me rendrai tout d'abord près d'Alamo Square pour y admirer les Painted Ladies, ces villas au style Victorien peintes de couleurs pastel, puis j'irai au Golden Gate Park pour y découvrir le Jardin Japonais. Très chouette balade.

Jour 2

C'est le jour de la visite d'Alcatraz. Une super visite, du beau temps et... Beaucoup de touristes ! Grrr !

Au petit matin je prends pourtant le tout premier bateau pour le rocher. Sur place, je débute ma visite par les quartiers des gardiens. Une bâtisse austère. Une petite route serpente et permet d'atteindre le réservoir d'eau puis, tout là-haut, la prison proprement dite. C'est impressionnant. Des cellules ont été "meublées" et "décorées" avec soin pour que çà fasse "comme en vrai". La salle du réfectoire est gigantesque. Elle est séparée de la cuisine par une grille aux énormes barreaux. À l'intérieur on peut voir, sur une table, quelques fruits en plastique pour "faire encore plus vrai" ! Non loin de là se trouve la cour de "récréation" des prisonniers. Belle vue sur... le ciel et rien d'autre. On devine que seuls les gardiens, depuis leurs miradors pouvaient voir la baie et, vers l'ouest, le Golden Gate Bridge. Au sud de l'île se trouvait la demeure du directeur de la prison. En contre-bas il y avait un potager, des parterres de fleurs. Une jolie vue sur la ville de San Francisco aussi. On ne devait quand même pas rigoler tous les jours ici...

Il faut bien compter une matinée entière pour visiter Alcatraz.

Le reste de la journée sera consacré à une balade tranquille sur les quais. Les Piers (pontons bâtis numérotés) sont des lieux très animés et incontournables. Tout au bout du numéro 39 on peut observer une colonie de lions de mer, bruyants et malodorants. Un petit tour ensuite dans le musée des vieux gréements, au port de pêche, sur la plage, les digues... Au final, une journée extra !

Jour 3

Dernier jour à San Francisco.

Il fait gris et brumeux ce matin et c'est le jour que j'ai choisi pour me rendre à Twin Peaks, un belvédère réputé situé plutôt au sud-ouest de la ville. Quelle idée !? Et bien j'y vais quand même, des fois que le ciel se dégage. Après pas mal de détours et de demi-tours je parviens au sommet et, effectivement, de là on ne voit rien ! Pas grave, je reviendrai plus tard en journée...

Je me dirige ensuite vers le Pacifique, le vrai, celui qui fait des vagues. Il y fait frais comme en Bretagne. Après un petit passage aux moulins qui servaient à pomper l'eau souterraine pour irriguer le Golden Gate Park je vais faire une grande balade sur les falaises, à la sortie de la baie de San Francisco. C'est carrément magnifique.

Re-passage à Twin Peaks. Cette fois la ville est bien visible. Puis direction Down Town San Francisco, le centre des affaires, avec ses buildings et ses courants d'air. À voir aussi. Un petit tour aussi à China Town pour voir des... Chinois ! Encore une journée bien remplie.


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ÉTAPE 17
San Francisco/Monterey

Une étape assez moyenne dans l'ensemble. Au départ de San Francisco et en prenant la direction du sud par la route côtière on tarde à sortir de l'univers urbain, ce qui fait que les paysages offerts sont plutôt quelconques. Après avoir parcouru 50 kilomètres cependant, c'est déjà beaucoup mieux.

Je fais donc un premier arrêt pour aller découvrir et humer le Pacifique par un chemin, le long de la falaise. Au pied, la plage, immense et la mer, transparente. Par contre il ne fait pas très beau, le vent est frais et la brume tenace. Plus loin, je fais une bonne halte à Pigeon Pointe. Pas de pigeon à l'horizon mais un joli phare, des maisonnettes mignonnettes, la côte déchiquetée et le ciel qui se dégage. Je resterai ici près d'une heure.

Après, c'est nettement moins bien.

Arrivé à Monterey à 15h seulement, je prends rapidement possession de ma chambre, j'y dépose tout mon bardas et zou !, direction le centre ville. Sympa comme tout cette petite ville avec son port de pêche, un autre pour la plaisance et un Pier très commerçant... En fait, un petit San Francisco. Il y a même une colonie de lions de mer ! Vers 17h30 je me dirige vers Carmel, une station balnéaire "prout-prout ma Chère" comme jamais j'avais vu. L'acteur-réalisateur Clint Eastwood en a été le maire pendant de nombreuses années. Je reviendrai à Monterey pour dîner car à Carmel, les prix sont exorbitants !


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ÉTAPE 18
Monterey/Carpinteria

La Pacific Coast Highway - aussi appelée California State Route 1 - vaut vraiment le coup. Elle est même très, très jolie entre Monterey et le comté de Santa Barbara, au nord de Carpinteria.

Le parc marin de la Pointe Lobos offre de nombreuses possibilités de randonner. Des sentiers permettent d'aller au plus près de la côte escarpée et de pouvoir observer l'océan, aujourd'hui très calme.

La Pacific Coast Highway n'en finit pas de zigzaguer, montant, descendant à flanc de falaise.

Je fais une halte en chemin pour aller photographier une petite cascade d'eau douce qui se jette dans le Pacifique, puis je traverse plus loin le pont Bisby, bien connu des bikers et qui permet, depuis sa construction en 1932 de "zapper" 20 kilomètres de piste de montagne... Que j'aurais bien aimé pouvoir faire en enduro... !

Ensuite, et c'est le moment fort de cette étape, je m'arrête un long moment pour contempler les lions de mer, affalés sur la plage. Ça pue, ça fait du bruit mais c'est très sympa.

Une petite pause également sur le ponton d'une réserve ornithologique, puis me voici à Santa Barbara. Une plage, des palmiers, un Pier, des mouettes...

Le soleil couchant sur Santa Barbara est magnifique.


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ÉTAPE 19
Carpinteria/Los Angeles

Ce matin, il fait un temps de cochon, ce n'est pas cool du tout. L'océan est méchant, une houle de 3 à 4 mètres s'est formée au large, des déferlantes se fracassent sur les roches, le vent est fort et pourtant de très nombreux surfeurs se sont donnés rendez-vous ici pour défier les éléments. Ils sont courageux.

Je vais tenter de m'abriter à Paradise Beach. Mais elle n'a rien de paradisiaque cette plage !? L'endroit a été privatisé, le parking est payant, c'est vilain... Vite, je fuis !

Après avoir dépassé Malibu je file vers Santa Monica, à l'entrée de Los Angeles. Je vais y déambuler le restant de la journée. Le temps est revenu au beau fixe, c'est parfait. Il y a tant de choses bizarres et de gens déjantés à "zyeuter" ici... Sur le Pier qui marque la fin de la Route 66 et qui est en grande partie occupé par un parc d'attractions, trois religieuses en tenue de sortie observent des pêcheurs à la ligne. Que du bonheur.

Trouver mon hôtel en soirée n'aura été qu'une simple formalité. Los Angeles est facile a appréhender. Une highway nord-sud (405), une autre est-ouest (10) et c'est tout... Ou presque. La ville fait quand même près d'une centaine de kilomètres de côté ! Auparavant je ne manquerai pas d'aller faire une petite virée sur Hollywood Boulevard. Le Walk of Fame, Hollywood and Highland Center, Hollywood sign au loin...


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ÉTAPE 20 et 21
Los Angeles/Los Angeles

Je vais passer deux jours ici, à Los Angeles. Je suis "aux anges" !

Jour 1

Ce matin j'étais bien décidé à visiter Universal Studio. C'est raté, je ne visiterai que le parking à 15 dollars. La visite à plus de 80 dollars du parc à thème, ce ne sera pas pour moi, c'est vraiment trop cher. De plus il y a déjà un monde fou, en moins d'une heure j'ai vu les parkings se remplir totalement !

À la place, ce sera Beverly Hills, ses palmiers et ses demeures de rêve, puis l'observatoire de Griffith Park avec sa belle vue sur Hollywood Sign et enfin, comme hier pour une bonne partie de la journée, je me rendrai à la plage, à Venice Beach cette fois-ci. Un pur moment de folie. On y voit tout ce que l'on ne peut pas imaginer ! Et moi, j'ai pourtant de l'imagination...

Je ne rentrerai à l'hôtel qu'à la tombée de la nuit, des images folles encore plein les yeux.

Jour 2

De bon matin, je pars découvrir Down Town Los Angeles. Déception ! Ils sont bien petits ces buildings comparés à ceux de San Francisco, et bien plus éparpillés.

Ensuite, direction UCLA, le campus universitaire de la ville. Il est à la dimension de la ville, c'est à dire géant. Il y a beaucoup de monde ici. Des sportifs friqués avec leurs coachs privés, des étudiants qui papotent, plus loin un groupe de jeunes filles asiatiques excitées en fin de cycle qui viennent se faire photographier diplôme sous le bras et en tenue officielle (genre blouse en nylon noire et poêlon assorti sur la tête) ou alors en tenue de ville (genre robe à froufrous aux couleurs criardes de préférence). Ça c'est l'Amérique !

Les bâtiments universitaires sont splendides, avec des cloîtres, des moulures, des briques, des jardins, des fleurs et... Des pets dessus.

Le magasin UCLA n'ouvrant qu'à midi, je décide de rester sur place pour aller y jeter un œil. Auparavant, j'irai déjeuner avec les "d'jeuns" à la cantine de l'étage.

Après çà, je retourne à Venice Beach pour une seconde piqûre de délire et de "fume moquette". Génial !

Demain c'est sûr, je quitterai Los Angeles avec beaucoup de regrets.


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ÉTAPE 22
Los Angeles/Las Vegas

C'est une étape qui "sonne bien" mais qui, en fait, n'offre que peu d’intérêt... 450 kilomètres de highway en béton, mal entretenue et jonchée de débris de pneus avec, à gauche comme à droite, le désert, encore le désert. Il m'aura fallu de la concentration et des nerfs pour quitter Los Angeles. Cela tient plus du pilotage que de la conduite. À mi-parcours, quand même, je fais un arrêt plaisant à Calico. C'est un village de chercheurs d'or reconstitué à flanc de colline sur des bases d'époque, assez sympa à découvrir.

Il fait très chaud lorsque j'arrive enfin à Las Vegas, vers 15h30. Un petit tour à l’hôtel pour y déposer mes bagages et route vers le loueur pour restituer mon tank. Pas une rayure, juste l'équivalent de 5960 kilomètres de plus au compteur... Et une "brouettée" de sable du désert dans la boîte à air !

Pour ma dernière soirée à Las Vegas, je choisis d'aller dîner au Harley Davidson Café. Au menu : Combo de petits hamburgers avec leurs French fries accompagnés d'un émincé de chou rouge et de salade, sauce à la crème aux petites herbes aromatiques. Une Bud light pression. Le tout pour 25,57 dollars. Glurps !

Voila, cette fois c'est bien terminé. Demain, c'est retour à la maison. Snif !

Un bien beau voyage.

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